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Sur le travail ouvrier

Résolution du 8°Congrès de l’OCML-VP

1) La classe ouvrière au niveau mondial

Au niveau mondial

-  La classe ouvrière, loin d’être en disparition, est en développement numérique sur la planète, essentiellement avec l’accentuation de la pénétration capitaliste dans les pays dominés, dont une des conséquences est le développement de l’immigration, vers les pays impérialistes et les pôles régionaux.

-  L’activité ouvrière (grèves, révoltes…) est elle-même en croissance, essentiellement face à la crise, aux restructurations et à la précarité, dans les pays européens (Belgique, Allemagne, Italie, Espagne, Portugal…), en Asie (Corée, Chine…), mais désormais également dans les ex-pays de l’Est (Russie, Pologne, Roumanie…). On peut imaginer sans risque qu’elle va se développer encore dans les pays moyens-orientaux touchés par la vague de révoltes démocratiques (Tunisie, Egypte, Iran…).

-  La tendance ne peut que se poursuivre en s’approfondissant dans les années à venir, dans les contradictions aggravées de la guerre économique mondiale et de la crise générale du capitalisme.

-  Le combat ouvrier au niveau mondial articule fréquemment le combat démocratique et le combat de classe (unité de la CO F/I en France), revendications démocratiques et économiques (Corée, Tunisie, Egypte, Iran etc.). Cette tendance va se poursuivre avec d’une part le développement de la crise, d’autre part la répression et la riposte qu’elle suscite.

-  La tendance générale mondiale est à la révolte et à la contestation générale des conséquences insupportables de la dictature capitaliste sur les peuples et la classe ouvrière. Les capacités offensives de la bourgeoisie s’en trouvent fragilisées. Dans les pays impérialistes, on assiste à un renforcement général des politiques réactionnaires et répressives, ainsi qu’au renforcement de forces politiques ultra réactionnaires, comme autant de symptômes de l’incapacité de la bourgeoisie à résoudre ses contradictions par le consensus et la paix sociale.

-  Partout, la question qui doit être à l’ordre du jour est celle de l’issue à cette révolte, celle du chemin à prendre, celle de la construction ou du renforcement de partis révolutionnaires pour avancer vers le communisme.

En France

-  On constate un vrai renouveau de l’activité ouvrière toujours dans le même contexte mondial de restructurations et de précarité accentuées. Vague de 2009 dans la sous-traitance automobile, mouvement sur les retraites, mouvement des sans-papiers. La révolte s’est généralisée, touchant aussi des secteurs extérieurs à la classe ouvrière. Le mouvement des sans-papiers a reçu un soutien d’opinion assez large. Les grèves de la sous-traitance automobile ont réussi à se coordonner localement. Le mouvement sur les retraites a concerné de larges secteurs de la classe ouvrière et du prolétariat et a pris un tour politique, même si les blocages n’ont regroupé qu’une minorité de militants déterminés.

-  Mais ces révoltes n’ont pas débouché sur un mouvement d’ensemble de type grève générale… Le mouvement des sans-papiers, la plus grande lutte ouvrière de la décennie a été maintenu dans l’isolement par la CGT notamment, malgré un soutien d’opinion assez large. Les grèves de la sous-traitance automobile n’ont pu converger et s’élargir « tous ensemble » contre le capital. Le mouvement des retraites n’a concerné qu’un large secteur combatif (chimie etc.) et les blocages n’ont pu regrouper qu’une minorité de militants très déterminés.

-  La révolte reste prisonnière de la confusion politique et du réformisme ambiant, c’est-à-dire de l’illusion d’un capitalisme à visage humain auquel on pourrait arriver par le jeu électoral. On en note plusieurs manifestations :
• Le retour parmi les secteurs les plus arriérés – même combatifs – du « Fabriquons Français » comme solution face aux délocalisations (Renault, Molex, Arcelor Gandrange…).
• La persistance des illusions dans les contreplans syndicaux supposés résoudre les problèmes que le capitalisme « financier » ne veut pas résoudre (Fralib, Nestlé…) avec souvent des tentations souverainistes et protectionnistes.
• La confiance maintenue par défaut dans les directions syndicales, en particulier lors du mouvement des retraites, et plus particulièrement le refus de tous les secteurs d’opposition de rompre explicitement avec leur orientation réformiste ; orientation qui mène tout droit au « Tout sauf Sarkozy » en 2012.
• L’engagement de nombre des leaders des luttes partielles aux côtés des partis réformistes plus ou moins radicaux (PS, Front de Gauche, NPA) pour les échéances électorales.

-  Dans la classe ouvrière combattive, il existe, indépendamment de VP, une fraction avancée, c’est-à-dire qui se démarque de la masse combattive par ses interrogations politiques, une vision d’ensemble, au-delà de la lutte immédiate. Cette démarcation est partielle, fragile, changeante, diverse selon les contextes (lutte pour l’emploi, pour les retraites ou pour les papiers – par exemple, selon les entreprises).

-  C’est ce que nous appelons les ouvrier(e)s avancé(e)s, qui sont notre cible principale pour la construction du Parti, en lien avec le travail dans les masses.

-  Le niveau général politique de ces ouvrier(e)s avancé(e)s est faible, relativement à l’histoire et l’expérience du mouvement ouvrier, dont la mémoire a été largement perdue. Il n’empêche qu’elles et ils se posent des questions politiques avancées qui expliquent la distinction que nous faisons d’avec les larges masses.

-  La tâche de VP est de travailler avec ces ouvrier(e)s avancé(e)s dans la lutte des classes, pour les dégager et les former comme militants communistes, sans les couper des masses.

2) Pour construire le Parti de la classe ouvrière, il faut un contenu communiste

-  Le bilan de notre travail dans les entreprises nous montre que le travail syndical concret et la lutte de ligne dans les syndicats doivent être subordonnés à nos tâches communistes actuelles. Le travail indépendant est prioritaire et détermine le contenu et la manière d’intervenir dans les syndicats. Nous avons eu beaucoup d’hésitations dans la mise en œuvre de cette orientation, et l’économisme est encore bien vivant dans nos rangs, sous forme de suivisme par rapport à la lutte immédiate.

-  Nous devons travailler à donner un contenu politique communiste concret à des axes généraux sur lesquels notre expérience nous a déjà permis d’avancer :
• « La classe ouvrière est multinationale, la classe ouvrière est internationale » axe de notre campagne lors de notre participation au CITA 2009. Loin d’être un mot d’ordre ponctuel, cela doit être au cœur de l’activité, pour l’unité de la classe, dans le combat des sans-papiers, en faisant vivre la solidarité internationale avec la classe ouvrière et les peuples du monde. Il nous faudra approfondir les expériences diverses pour en faire un axe général de notre intervention. C’est d’ailleurs de ce point de vue que nous combattons le Front National et toutes les variantes du chauvinisme.
• Le mouvement sur les retraites nous a permis de faire vivre concrètement l’articulation entre exploitation et destruction au travail sous le capitalisme ou au chômage et aspiration au temps libre et à une autre société.
• Les inégalités sociales sont de plus en plus criantes et odieuses (bonus d’un côté, RSA et misère de l’autre), renforcées par un pouvoir politique aux ordres de la grande bourgeoisie, dans le contexte de la crise mondiale du capitalisme et de la guerre économique mondialisée. Nous devons pousser à l’indépendance de classe, à prendre nos affaires en main, à nous organiser en toute indépendance de la bourgeoisie, y compris des partis réformistes plus ou moins radicaux, sans attendre une solution du jeu électoral politicien qui nous enchaîne aux échéances (2012), les unes derrière les autres. Depuis des années nous avançons la priorité aux intérêts ouvriers et la lutte contre l’exploitation et l’oppression sous toutes ses formes, et « Prenons nos affaires en mains », contre la délégation de pouvoir. C’est dans ce sens que nous devons approfondir, dans tous les domaines d’intervention de la classe ouvrière.
• Autour de la candidature Delannoy au 49ème Congrès de la CGT, nous avons avancé sur le contenu véritablement révolutionnaire que nous pouvons donner aux mots d’ordres larges que sont « Tout est à nous, rien n’est à eux », « Partageons les richesses, partageons les profits », « Ne pas perdre sa vie à la gagner », « Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, de cette société là on n’en veut pas ! », « Tous ensemble, tous ensemble » et d’autres.
• A l’inverse, nous avons vu persister ou réapparaitre un certain nombre de thèmes plus ou moins consensuels selon les diverses variantes bourgeoises : la défense du service public et de l’intérêt national, les contreplans ou les nationalisations, l’importance de l’alternance électorale comme avenir radieux, la défense des droits de l’homme, l’importance de la religion, les interventions impérialistes à l’étranger. Critiqués au coup par coup, nous devons élaborer une tactique cohérente de démarcation, sans pour autant nous couper de la masse ouvrière qui peut encore y adhérer encore, nous devons poursuivre la critique du caractère réformiste de ces thèmes.
• Il y a trois questions essentielles sur lesquelles l’analyse et la propagande doivent sans cesse revenir car elles nous sont spécifiques, nous démarquent politiquement et clarifient notre projet :
- l’analyse des contradictions de classe, dans le prolétariat, avec la petite bourgeoisie et dans les réponses bourgeoises face à la crise. C’est en analysant et en participant aux bouleversements sociaux sous l’angle des contradictions de classe qu’on en montre la pertinence et la place particulière de la classe ouvrière.
- Lié à cela, la portée politique critique de la place dans les rapports de production, et singulièrement des rapports de classe dans l’entreprise, doit être valorisée, argumentée, rendue politiquement concrète.
- L’analyse critique du réformisme est aussi au cœur de notre activité. Dans la ligne de ce qui apparaît sur le blog OùvalaCGT, il faut sans cesse articuler les positions et politiques concrètes mises en œuvre avec l’analyse de fond et les projets de classe portées par les différentes forces réformistes et centristes (Verts, PCF, Parti de Gauche, NPA, LO...). Il ne s’agit pas de se démarquer pour le principe, mais de montrer la cohérence de classe et la compréhension profonde que nous portons sur ces forces qui sèment trouble et confusion avec le recul actuel de la critique révolutionnaire ml.
• L’enquête ouvrière nous a ouvert des perspectives nouvelles et très riches, tant sur le contenu, que sur les moyens de les atteindre avec les limites à surmonter.
• Etre ouvrier se décline sur tous les aspects de la vie : loisirs, éducation, transports, habitat, santé, écologie etc. Le point de vue ouvrier et communiste doit traverser tous les sujets, qu’ils soient abordés dans les lieux de travail où nous intervenons comme dans notre travail de quartier.
• Une place particulière doit être faite également à tout ce qui touche aux questions écologiques, afin que le prolétariat ne laisse pas la petite bourgeoisie traiter et s’accaparer les réponses politiques à ces questions. Il s’agit essentiellement de montrer les causes profondes dans la logique d’accumulation du Capital et le caractère illusoire de vouloir le conserver tout en espérant en atténuer les conséquences. La révolution sociale peut seule résoudre les questions liées à la dégradation des conditions de vie sur Terre ; cela ne se fera pas à l’inverse, par des mesures écologiques qui un jour prendraient en compte les conditions sociales de production.
• Nous avons un peu avancé de manière empirique sur l’ensemble de ces questions, mais pas assez de manière systématique et cohérente avec notre projet de société. En lien avec la reprise et l’approfondissement de l’enquête ouvrière, avec un travail théorique plus approfondi, VP devrait être capable d’ici le prochain congrès d’élaborer une tactique cohérente de démarcation et un ensemble cohérent d’éléments de programme…

-  C’est en structurant un tel contenu que nous pourrons avancer dans la classe ouvrière, pour dégager et former les ouvriers avancés en véritables dirigeants communistes de la classe, pour rompre avec l’anarcho-syndicalisme dominant dans le mouvement ouvrier.

-  L’affirmation du caractère secondaire du travail syndical et la nécessité de lutter contre l’économisme dans nos rangs ne doivent pas nous conduire à déserter ce terrain, qui peut être une véritable école de la lutte des classes pour les masses combatives. En particulier, le maillon à saisir est le travail politique dans les syndicats, tel que défini au 7ème congrès, c’est à dire le débat politique de fond et la mobilisation de classe sur tous les enjeux syndicaux, face à la bourgeoisie comme face aux directions réformistes.

-  Les secteurs d’opposition syndicale ont montré leurs carences, nous ne devrons pas pour autant faire preuve de désintérêt et de sectarisme, mais participer à leurs éventuelles initiatives, sur une base unitaire mais autonome et si nécessaire critique.

-  C’est dans ces perspectives que le bilan du blog devra être réalisé, si possible d’ici la fin 2011.

3) Pour construire le Parti de la classe ouvrière, il faut définir nos priorités.

-  L’OCML VP est une petite organisation, qui a raison de vouloir construire le parti par tous les bouts à la fois et qui doit se donner les moyens de le faire à la mesure de ses forces. Cela suppose certes de définir clairement des priorités à chaque étape faute de quoi celles du spontanéisme et de l’économisme s’imposent naturellement. Mais cela suppose aussi une ambition qui nous permet d’inscrire nos priorités dans une réalité large, riche et mouvante.

-  La tâche que se fixe VP est la construction du Parti. Dans la dialectique entre masses combattives et ouvriers avancés, le facteur principal est les ouvriers avancés.

-  Dans l’analyse du prolétariat en général, nous donnons la priorité à la classe ouvrière de l’industrie, du bâtiment ou des transports, sur les secteurs prolétariens non ouvriers (services, techniciens).
Mais cela ne doit pas nous conduire à négliger l’importance des luttes politiques du prolétariat (violences policières, logement, santé...) en dehors des entreprises ; pas plus que les luttes progressistes d’autres secteurs (éducation, santé...) qui affaiblissent la bourgeoisie et nous servent de levier pour élever le niveau de conscience de la classe ouvrière.

-  Nous donnons la priorité aux concentrations ouvrières relativement aux petites boîtes, dans la mesure où la tradition et l’histoire de la lutte des classes est en général plus forte. Bien entendu, cette appréciation générale est à valider au cas par cas, elle souffre toujours d’exceptions !
Il est donc nécessaire d’approfondir l’enquête et l’étude sur les évolutions et les nouvelles formes des concentrations ouvrières.

-  La classe ouvrière est multinationale et le combat avec nos camarades immigrés pour l’unité de la classe est incontournable. Ces combats se mènent au moins autant, et même plus s’agissant des sans-papiers, à l’extérieur des usines et des chantiers, dans les collectifs de foyer, de quartier, collectifs de sans-papiers, de mal-logés, de jeunes issus de l’immigration, que dans les entreprises. La participation de Voie Prolétarienne à ces luttes des ouvriers et prolétaires de l’immigration, à l’extérieur comme à l’intérieur des entreprises, est partie intégrante de notre travail ouvrier.
Nous y consacrons à juste titre une partie de nos forces et continuerons à le faire, y compris à l’extérieur des entreprises. Pour le travail en entreprise, les camarades investis doivent veiller à lutter contre ce qui peut entraver l’unité de la classe ouvrière : chauvinisme, nationalisme, défense de l’entreprise, individualisme.
Le travail en direction des travailleurs immigrés passe donc par ces deux aspects :
- construire l’autonomie politique des éléments avancés de la classe ouvrière immigrée là où elle travaille, lutte, habite ;
- relayer dans les entreprises les luttes des autres fractions de la classe ouvrière ;
avec un seul objectif : construire l’unité de la classe ouvrière.

VP constate cependant qu’à l’heure actuelle, nous manquons cruellement de forces dans les grandes concentrations ouvrières et cela doit devenir notre priorité pour faire vivre l’unité de la classe ouvrière.

-  Si le travail en usine est notre priorité, principalement par le biais de l’implantation professionnelle, il convient de l’articuler avec une implantation géographique (établissement géographique et intervention politique prolongée sur des quartiers ciblés). Le travail de quartier permet de renforcer notre lien aux masses par le biais des activités portées par l’organisation. Nous devons aussi nous appuyer sur les récentes expériences de travail femmes et anti-impérialistes, comme aspects du travail ouvrier liés à la nécessaire lutte pour la résolution des contradictions secondaires au sein de la classe.
Que ce soit dans le travail d’usine ou de quartier, il est plus facile d’intervenir de l’intérieur quand on est inséré dans des collectifs de lutte.

L’organisation recrute des femmes prolétaires et nous nous réjouissons de la féminisation de celle-ci. Du travail prolongé avec des femmes ouvrières et prolétaires est développé par des cellules. Que ce soit en entreprise ou dans les quartiers, l’organisation doit intégrer cette question à la direction du travail ouvrier, en particulier pour :
- donner les moyens aux camarades de saisir les contradictions spécifiques des femmes ouvrières et rallier les contacts femmes et hommes
- recruter les femmes ouvrières dans l’OC pour transformer le style de travail et de débat.
- développer un point de vue communiste, féministe et révolutionnaire dans nos interventions politiques.
- donner le moyen aux camarades femmes de militer et devenir des dirigeantes.

La question du travail femme doit donc être prise en compte pour construire l’unité de la classe ouvrière et l’unité dans l’organisation.

4) Pour construire le Parti de la classe ouvrière, il faut s’en donner les moyens

-  L’enjeu du 8ème Congrès n’est pas de proposer une hypothétique recette miracle, mais de donner les moyens aux cellules de s’implanter durablement dans la classe ouvrière.

-  Le travail théorique et d’approfondissement est indispensable au travail ouvrier. Il prend deux volets, l’un centralisé autour de la poursuite et de l’approfondissement de l’enquête (directe et indirecte), l’élaboration de cet ensemble cohérent d’éléments de programme dont nous avons besoin.

-  Il existe un autre volet du travail théorique, décentralisé dans l’activité même des cellules qui peuvent approfondir leur propre activité (cela a été le cas dans le passé, nucléaire et Afrique du Sud à Alstom, médicaments à Rhône-Poulenc) et enrichir ainsi la pratique de toute l’organisation. C’est le cas par exemple de l’analyse du secteur automobile qui engage plusieurs cellules de l’organisation.
Ces cellules coopèrent dans leur travail théorique et pratique sous la direction du responsable central du travail ouvrier.

-  Les ouvriers avancés existent, et nous imposent des tâches spécifiques. En particulier, leur faible niveau de formation rend indispensable l’élaboration d’un système de formation adapté à leur état actuel. Cela nécessite enquête particulière à ce propos, comme exploitation de l’enquête générale. C’est une tâche que l’organisation se fixe à ce congrès.

-  L’expérience montre que le travail en externe à la porte des entreprises trouve sa limite dans l’impossibilité de participer aux côtés des ouvriers aux combats quotidiens de la classe. C’est-à-dire que l’orientation que nous portons ne s’incarne pas dans des militants reconnus et actifs, dans les succès comme les échecs. C’est par ailleurs ce qui fait le succès de LO. Les cellules intervenant à l’extérieur d’une entreprise doivent fournir à l’organisation éléments nécessaires à l’implantation dans l’entreprise (éléments d’enquête sur l’intérim, formation, les établissements possibles). Le choix de poursuivre ou non ce type d’intervention s’inscrit dans un plan général de l’organisation.
Nous devons nous donner tous les moyens de pénétrer les usines et entreprises y compris en développant le travail de VP à l’extérieur comme dans les syndicats ou les quartiers. Dans plusieurs endroits, l’implantation dans la CO s’est traduite par des contacts réguliers dans un collectif syndical interpro avec des ouvriers de l’automobile et par une intervention de VP dans les boîtes concernées. Ce qui a donné de bons résultats.
Mais, la nécessité de la pénétration dans les entreprises doit aussi être posée dans les itinéraires professionnels de tous les camarades, ceux nouvellement entrés mais aussi ceux qui occupent un emploi non-ouvrier. En ce sens, l’établissement n’est pas un choix moral mais un souci d’efficacité à l’étape actuelle du développement de l’organisation.

-  Après des années de polémiques et de contradictions, cette question de l’embauche de camarades sur des emplois ouvriers redevient d’actualité. Certains camarades y travaillent de manière approfondie depuis plusieurs mois, la question se pose ailleurs. L’organisation doit continuer à y prêter toute l’attention nécessaire, selon les contextes, dans le suivi comme dans le transfert d’expérience.
Cette priorité ne doit pas occulter le travail mené en interpro notamment au sein de la CGT qui a permis de consolider ou de dégager des contacts ouvriers et d’approfondir l’enquête de zone. Nous devons encore creuser collectivement l’articulation entre les différents aspects du dégagement : intervention politique directe (agit-prop), travail politique dans les syndicats (développement d’une orientation communiste) et travail syndical de classe (contre le patron et les empiétements journaliers du capital).

L’établissement géographique est aussi un moyen politique pour nouer des liens durables avec des ouvriers en développant du travail de zone/quartier. Cette insertion est nécessaire, surtout pour les camarades qui ne peuvent ou ne veulent s’établir dans un travail ouvrier ou prolétaire. Des débats dans chaque cellule doivent aussi porter sur l’établissement géographique.
A l’heure actuelle, la priorité de l’organisation est l’accompagnement des camarades qui s’établissent professionnellement. L’organisation doit y prêter toute l’attention nécessaire, selon le contexte, dans le suivi (soutien matériel, politique, humain). Le transfert d’expérience est aussi nécessaire.

-  Nous ne pouvons poser le problème de l’implantation de la même manière à tous les camarades, notamment vis-à-vis des enfants de prolétaires/ouvriers. Il faut comprendre quelle connaissance et liens les militants ont avec le prolétariat. Mais il n’est pas suffisant de connaître le monde ouvrier par le seul biais des textes et de la théorie ou encore par la connaissance immédiate de la classe ouvrière pour ceux et celles qui en sont issus. Etre communiste, c’est connaître et comprendre les aspects de la vie ouvrière pour mieux organiser politiquement la classe ouvrière. Ainsi, l’organisation doit avoir plusieurs propositions à faire aux camarades sur l’établissement et l’insertion professionnel. Tous les camarades ne s’établiront pas mais :
• en plus de l’accord de principe sur l’établissement après l’étude de la plateforme, des périodes en entreprise doivent être proposées pour acquérir une expérience directe de la classe ouvrière.
• il faut proposer des formations professionnelles appropriées aux camarades qui se posent des questions sur leur avenir professionnel
• l’établissement géographique s’impose à tous les camarades : habiter dans une zone prolétaire est aussi un débat qu’il faut mener
• l’établissement professionnel ne concerne pas uniquement les jeunes entrant dans l’organisation mais aussi ceux qui occupent des emplois non-ouvriers
• Ainsi, l’organisation doit construire un réel plan de travail pour toute l’organisation et pas seulement des individus.

-  L’expérience des cercles doit être poursuivie sous des formes multiples, sans a priori et sans dogmatisme, comme une forme transitoire, avec comme seule exigence de rapprocher des camarades de l’organisation communiste. Nos pratiques ont été diverses selon les moments et les contextes, et c’est ainsi que nous devrons poursuivre en prenant soin de ne pas noyer notre travail indépendant dans des regroupements faisant d’abord figures d’organisations de masse.

-  Au-delà des cercles, et comme nous l’imaginions abstraitement lors d’une conférence ouvrière, l’organisation est confrontée à la perspective prochaine d’intégrer des camarades ouvriers dans l’organisation, alors qu’il est parfaitement évident que le style de travail actuel de VP est incompatible avec le leur.

-  Il va nous falloir inventer la constitution de cellules de type nouveau liant intervention de lutte de classe, formation, et militantisme dans une organisation communiste centralisée. La consolidation du travail politique dans les masses existant prend un nouveau sens comme accélérateur de l’intégration des nouveaux camarades, en matérialisant notre force collective, notre ligne communiste dans les masses et en y élargissant notre influence. Il est de la responsabilité de la direction du travail ouvrier de donner la priorité à ce suivi et à l’aide aux camarades concernés et aux cellules qui doivent changer leurs habitudes et leur style de travail en ce sens.

-  Le travail ouvrier, comme l’ensemble des activités de l’organisation nécessite une direction. Il faut que le principe en soit reconduit à l’issue du 8ème Congrès, associé au CC, et à l’organisation de conférences ouvrières dont le bilan est globalement positif (deux conférences sur trois ans semble réaliste au regard de l’ensemble des tâches de VP).

5) Résumé des décisions du Congrès

• Reprise et approfondissement de l’enquête
• Travail à un ensemble cohérent de points de programme pour le travail ouvrier
• Construire un système de formation pour les éléments avancés, intermédiaire entre la plateforme et l’école de base.
• Suivre prioritairement l’intégration des camarades ouvriers dans VP et poursuivre les expériences de cercles.
• Etude par chaque cellule des bassins d’emploi de sa région, à centraliser dans un plan national d’implantation
• Suivi attentif et régulier de l’embauche de militants de VP sur des emplois ouvriers, dans le cadre d’un plan politique de pénétration de la classe ouvrière.
• Poursuite de la direction du travail ouvrier par le CC, de manière spécifique, et organisation de deux conférences ouvrières d’ici le prochain congrès.
• Pour le CITA et le 50ème Congrès de la CGT (2012), un CC décidera en fonction des priorités fixées du mode d’intervention à ces occasions.
• Bilan du blog

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