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Tueur de Toulouse : à qui la faute ?

Partisan N°256 - Mai 2012

Signification politique d’un acte barbare

La bourgeoisie ne s’y est pas trompée. Tous les responsables bourgeois y sont allés de leur commentaires, pour tenter de jouer sur l’affaire à leur profit. Sarkozy et son gouvernement ont mis en avant que le tueur était musulman d’origine algérienne, se sont bornés à en parler comme d’un agent d’Al-Qaïda. Le message est clair : une partie des immigrés sont devenus des ennemis de l’intérieur, plus sensibles que les autres à l’antisémitisme et aux idéologies meurtrières. C’est une belle occasion pour le gouvernement actuel de justifier sa politique raciste et anti-immigrés. Cela lui permet de justifier ses lois de plus en plus liberticides, mettant dans le même sac terroristes et militants. Ainsi, le prélèvement d’empreinte ADN concerne plus, aujourd’hui, les syndicalistes que d’hypothétiques agents d’Al-Qaïda. Or c’est avant tout la société bourgeoise, la culture et les idées qu’elle produit, qui sont responsables de ce qui s’est passé.

Contre le racisme, seul l’anti-capitalisme est efficace

L’antiracisme bourgeois est incapable, même s’il le voulait, de lutter contre l’antisémitisme. Les Sarkozy et Guéant attisent la xénophobie pour des raisons électorales. Alors comment peut-on croire qu’ils puissent en même temps lutter contre le racisme ? L’antiracisme bourgeois, celui de SOS-Racisme par exemple, se contente d’appeler à la « tolérance » et au « respect », mais sans rien expliquer ! Or le racisme existe parce que les classes dominantes l’ont toujours utilisé pour diviser le peuple et détourner sur d’autres la responsabilité des maux de la société, que seule une analyse marxiste peut en fait expliquer. Le racisme existe parce que cette société met les exploités en concurrence les uns avec les autres pour le bénéfice des exploiteurs. Et seule une organisation de classe peut combattre cette concurrence. Si on n’accuse pas les bourgeois, il devient facile d’accuser les Juifs ou les Arabes de tous les maux.

Ces idéologies réactionnaires qui nous divisent

Responsable aussi : le sionisme, qui veut rendre solidaire, de gré ou de force, tous les Juifs (ou considérés comme tels) de sa politique de massacres et de nettoyage ethnique en Palestine. Voilà comment quelqu’un en vient, en 2012, à massacrer des enfants juifs à Toulouse en affirmant venger les enfants de Gaza massacrés par l’armée israélienne. En affirmant que sa politique se fait dans l’intérêt des Juifs du monde entier, en affirmant qu’Israël est leur pays légitime, le sionisme alimente l’antisémitisme et ses crimes. Les crimes du sionisme nous révulsent, mais ne tombons pas dans son piège : ce sont l’impérialisme et le colonialisme qu’il faut accuser.
Responsable encore : l’Etat français. Responsable d’avoir pendant des décennies, encouragé l’islamisme, dans les pays musulmans et dans l’immigration en Europe, pour contrer les mouvements progressistes. D’avoir aidé les Américains qui armaient et finançaient les talibans et Ben Laden dans les années 1980. D’avoir soutenu les régimes de Tunisie, d’Algérie, etc, ce qui donnait une légitimité aux opposants islamistes.

Unir les opprimer et abattre l’impérialisme

Responsable enfin : l’impérialisme français qui massacre partout à travers le monde et s’étonne ensuite que l’horreur s’invite chez lui. Alors que c’est lui, avant tout, qui génère toute cette violence. En Afghanistan, on apprend régulièrement que les soldats de l’OTAN ont commis un nouveau massacre. Au Congo, en Irak, c’est l’enfer quotidien. Tous ces crimes génèrent de la colère, mais aussi de la confusion sur les vrais responsables de tout cela, et finissent par guider le bras de psychopathes.
Dans cette affaire, nous rejetons l’idée d’une « union nationale » face à des crimes barbares. Parce que ceux qui appellent à cette union le font pour mieux se débarrasser de leur responsabilité. La bourgeoisie veut nous détourner des vraies causes des malheurs du monde. Au contraire, les opprimés et les exploités doivent s’unir, combatte le racisme qui les divisent, et travailler pour y voir clair dans les causes de leurs problèmes. Seule une politique anti-capitaliste, anti-impérialiste, de classe, peut porter une perspective d’émancipation pour tous.

 

Axel

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