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Des livres à découvrir

Partisan N°258 - été 2012

Ce livre est publié pour la première fois en 1929 dans l’Etendard, la revue de la Fédération des artistes prolétariens japonais. C’est l’oeuvre d’un ouvrier, qui fait le récit d’une lutte sans merci avec le grand patronat. L’ouvrage appartient, avec Le Bateau-usine de Takiji Kobayashi, à l’âge d’or de la littérature prolétarienne des années 1929 à 1934. Aujourd’hui, au Japon, ces deux livres sont devenus le symbole d’un pays inquiet devant l’accroissement de l’exploitation capitaliste. Les jeunes précaires, les ouvriers y reconnaissent leur situation.
Le quartier sans soleil, Tokunaga Sunao, Ed. Yago, 19 €

 

Pensez-vous vraiment que les Gaulois, ces pittoresques barbares, furent nos ancêtres, et que les Romains sont passés par là pour nous civiliser ? Continuez-vous de croire que le baptême de Clovis fut le moment fondateur de l’identité française ? Ou que le Moyen-Age n’a été qu’une longue nuit précédent la Renaissance ? Alors ce livre est pour vous ! Et pour tous ceux qui n’ont qu’une envie : « reprendre le fil de l’histoire réelle ». On croise aussi avec étonnement (l’Éducation nationale n’en parle en effet jamais dans ses programmes !) ces « colons du Moyen-Orient » qui ont apporté sur notre sol l’agriculture et l’élevage il y a environ 7800 ans... On redécouvre aussi Alésia et Vercingétorix, les quartiers juifs du Moyen-Age et l’influence arabe dans le Sud de la France. Un florilège passionnant débarrassé des a priori idéologiques de la IIIe République. Ainsi devient possible de réfléchir, en connaissance de cause, à cette fameuse « identité française » qui interroge nombre de nos contemporains. Ce livre décapant rappelle que notre métissage a existé depuis la préhistoire, avec des humains qui étaient tout sauf des sauvages ! Encore un cliché à abattre…
_ On a retrouvé l’histoire de France, de Jean-Paul Demoule, chez Laffont.

 

Étudiants en colère attirés par le terrorisme, ouvriers séduits par le marxisme et la lutte révolutionnaire, libéraux contestataires, rêvant simplement de réformer la Russie, autorités sur la défensive, c’est dans cette atmosphère de sourde effervescence que s’ouvre le roman-fresque de Boris Jitkov, considéré par Pasternak comme « le meilleur sur la révolution de 1905 ». Sur ce fond d’agitation empreinte d’espoir, l’auteur sème ses personnages dont les destins pleins de promesses avorteront pour la plupart, à l’image de cette révolution manquée... Écrit entre 1929 et 1934, imprimé en 1941, l’ouvrage est jugé « inconvenant » et « inutile » par la censure du temps de Staline, qui ordonne l’envoie au pilon. Mais l’imprimeur en conserve quelques exemplaires : c’est donc un texte miraculeusement sauvé de l’oubli que le lecteur est invité à découvrir.
Viktor Vavitch, de Boris Jitkov, Livre de poche

 

L’auteur est un égyptien militant des années 1960. A travers le portrait d’une jeune femme militante, qui rejoint nos modèles et héroïnes du mouvement révolutionnaire international, il nous livre une page d’histoire. Le narrateur à la recherche deux amis qu’il a connus à l’université du Caire et qui se sont engagés au début des années 1960 dans ce qui allait devenir la guerre du Dhofar, depuis les premières victoires jusqu’à la reprise par le nouveau sultan. Sa propre quête se double des pages d’un journal écrit par la jeune femme, Warda, et qui raconte l’épopée des guérilleros du Dhofar. Magnifique portrait d’une jeune militante, belle, lucide, qui veut changer le monde. A travers ce personnage de femme, c’est un merveilleux hommage à l’idéal révolutionnaire des années 1960 et à ceux qui y ont sacrifié leur jeunesse et leur vie.
Warda, d’Ibrahim Sonallah, Ed. Babel

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