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Pour le changement : compter sur nos propres forces !

Partisan N°259 - Octobre 2012

Avant même les élections, François Hollande et le PS ne soulevaient pas beaucoup d’espoirs. Cinq mois après, il en reste encore moins, tant il est clair que le changement promis ne sera surtout qu’un changement de style. Quelques réformes « sociétales », comme le mariage des homosexuels, peut-être un coup de frein au démantèlement de l’école, les enseignants étant une des composantes traditionnelles du PS. Mais globalement la gauche au pouvoir fera le même travail que la droite, gérer les affaires générales du capitalisme. Et faire payer sa crise aux travailleurs.
A ceux qui reprennent l’argument « On ne répare pas en quelques mois ce qui a été fait pendant des années », nous répondons : C’est vrai qu’il faut du temps pour un changement profond, il faudra des générations, des siècles peut-être, pour arriver au communisme. Mais la question à se poser est de savoir quelle DIRECTION est prise dès maintenant.

 

La direction prise par le pouvoir social-démocrate en France peut se résumer en deux mots : les patrons, et les « marchés ». La droite était pour les patrons, et la gauche n’est pas contre ! (parole d’un ouvrier au sujet de PSA). Le plan du gouvernement pour l’automobile est conforme au rôle de tout Etat bourgeois vis-à-vis des capitalistes : donner quelques milliards de plus, au titre de la reconversion à la voiture hybride et électrique... Et deuxièmement, l’Etat lui-même est endetté jusqu’au cou et mené par le bout du nez par les « marchés », c’est-à-dire par les capitalistes. Taxer un peu plus les riches réduira, sans qu’ils s’en ressentent, leur luxe et leur superflu, mais servira de base pour affirmer qu’il est « juste » de taper dans le dur, dans le nécessaire pour vivre, de tous les travailleurs. Et les « marchés » ont confiance dans le gouvernement actuel de la France !
Cette situation provoque un sentiment de révolte chez les travailleurs, de peur de l’avenir aussi, une ferme volonté de lutte chez certains, et un sentiment d’impuissance pour beaucoup. La vie et le travail sont déjà assez galère comme ça, et si, même avec la Gauche, ça ne peut qu’empirer, c’est plus vivable. Il faut faire quelque chose ! « On savait bien, dit un ouvrier de PSA, qu’avec la gauche caviar... on ne pourrait compter que sur nous-mêmes ».

 

Si le PS est en effet une gauche caviar, est-ce qu’il ne faut pas une « vraie gauche » ? C’est ce que dit le Front de Gauche, avec Mélenchon et le PC. Leur lutte de rentrée : réclamer un référendum sur le traité budgétaire européen, en défense d’une vraie démocratie qui consulte le peuple, et en défense de « notre souveraineté nationale » face aux diktats de Bruxelles. Electoralisme et nationalisme ! Cette « vraie gauche » est là, elle aussi, pour mettre les travailleurs au service des « élus », orienter nos colères et nos luttes vers les élections, la confiance dans l’Etat, et vers la défense de la France. Le NPA, comme les directions syndicales, ont partagé cette revendication d’un référendum. Lutte Ouvrière ne s’y est pas associée, considérant que c’était une diversion par rapport aux vraies luttes à mener.

 

Quand on dit « compter sur nous-mêmes », on pense évidemment à nos luttes. Mais même la lutte la plus acharnée nous pose, dès le départ, la question de savoir quelle DIRECTION on prend, nous. A chaque pas, la question se pose. Faut-il demander l’intervention de l’Etat ? Une loi interdisant les licenciements ? Faut-il défendre l’industrie française ? Une sécurité sociale professionnelle ? Quelle doit être la revendication centrale des travailleurs sans papiers ? Faut-il réclamer une intervention de la « communauté internationale » en Syrie ? Ou faut-il s’opposer à cette intervention, en alliance même avec ceux qui défendent le régime de Bachar El-Assad ? Que penser de la situation au Mali ? Le journal Partisan traite de ces questions, exprime la ligne politique adoptée par l’organisation Voie Prolétarienne.

 

Mais surtout, dans ces luttes, les militants de VP proposent une DIRECTION, révolutionnaire, internationaliste, communiste. Ils se battent pour l’unité de la classe ouvrière, pour son indépendance politique. Ce n’est pas simple. Sur chaque question, dans chaque lutte, il faut faire la part des choses entre nos justes revendications de travailleurs et la politique réformiste qui nous enferme dans le cadre du capitalisme.
- Contre le traité budgétaire européen, contre les bourgeoisies qui s’organisent pour faire payer les travailleurs. Mais pas pour réclamer un référendum.
- Pour : zéro licenciements et zéro suppressions d’emplois. Travailler tous, moins, autrement. Mais pas pour défendre la France ou faire confiance à l’Etat.
- Pour l’union de lutte des travailleurs en Europe, pour la défense de l’emploi dans l’industrie. Mais pas pour défendre seulement ceux de l’industrie et ceux de l’Europe.
- Pour l’unité de lutte avec les sans-papiers, qui font partie de notre classe, et pour qu’ils aient la carte de 10 ans. Mais pas pour ne défendre que ceux qui travaillent parce qu’ils sont « utiles à notre économie ».
- Pour que nous intervenions, nous, face à une situation comme celle de la Syrie, ou du Mali. Mais pas que nous réclamions une intervention, même humanitaire, qui sera de toutes façons un calcul de pillage des richesses et une guerre économique avec la Chine et la Russie.

 

Compter sur nos propres forces... L’union fait la force, dit le proverbe. C’est le principe du « tous ensemble ». La classe prolétaire est la plus nombreuse. Et les braises de la colère s’accumulent chaque jour, dans chaque pays, face à la crise du capitalisme. Mais n’oublions pas cette vérité exprimée par Marx, au meeting fondateur de l’Association Internationale des Travailleurs en 1864 : « Le nombre ne pèse dans la balance que s’il est uni par l’association et guidé par le savoir ».

 

Organisation de classe, et conscience de classe : c’est là que le vrai changement commence, dès maintenant, et dans la bonne direction ! C’est dans ce sens que travaille Voie Prolétarienne. Travaillons ensemble, rejoins-nous, c’est le moment !

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