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Le sport professionnel : une illusion de plus pour les jeunes prolétaires

Partisan N°259 - Octobre 2012

Les Jeux olympiques de Londres ont été un grand moment de chauvinisme, de gaspillage, de corruption, de profit capitaliste. Pour quelques 10 000 athlètes y ayant participé, combien ont été rejetés comme des kleenex par l’industrie sportive ? Dans des pays comme la France, plusieurs milliers de jeunes, répartis entre les clubs et les structures plus ou moins publiques de formation, rêvent de devenir un jour sportif professionnel. On se moque souvent des sportifs qui, dans leurs interview, ont du mal avec la grammaire et les conjugaisons. Mais c’est surtout un signe de leur origine de classe : la plupart des sportifs professionnels sont des enfants de familles ouvrières à qui le sport bourgeois a fait miroiter l’espoir de l’ascension sociale.
Lorsqu’on est jeune prolétaire, bon au football et mal à l’aise au collège ou au lycée, intégrer un centre de formation représente un espoir. Espoir d’échapper à un emploi ouvrier pénible, de bien gagner sa vie, et de se faire plaisir. Beaucoup lâchent les études pour se consacrer entièrement au sport. Mais la sélection est impitoyable. Le football n’est plus un loisir, mais devient un métier qu’il faut apprendre. La formation est dure, on n’est pas là pour se faire plaisir. Ceux qui n’arrivent pas jusqu’au bout, qui ne sont pas considérés comme suffisament bons, sont chassés des centres de formation. Ils se retrouvent sans diplôme, sans travail, les études souvent interrompues après la 3e.
Lorsqu’un sportif pleure sur le podium, c’est au moins autant par soulagement de s’être tiré d’affaire dans cette société que par patriotisme ou fierté de l’exploit sportif. Derrière le spectacle des Jeux olympiques, voilà ce qu’on trouve : une machine capitaliste sans pitié, qui offre une promotion à quelques athlètes et écrase les autres sans scrupules. Nous, nous voulons une société dans laquelle le sport ne serait qu’un loisir au service de l’épanouissement de chacun, de sa santé physique, et d’une vie sociale riche et fraternelle. Et pas un instrument manipulé par le capitalisme et pourri par la professionnalisation, le dopage, la concurrence, le fric et le nationalisme.

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