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Le (n)PCI a appelé à voter Beppe Grillo aux élections de février.

Supplément web Partisan N°266 - Juin 2013

Nous écrivions dans notre journal de mai : Qui sont ces électeurs de Grillo ? Ce sont « les franges précarisées de la population, qui sont au cœur de son électorat. Celui-ci réalise en effet 40% parmi les ouvriers (contre 21% pour le Parti démocrate) et 42% parmi les chômeurs (contre 20% pour le PD). Il obtient 40% des voix des artisans et petits entrepreneurs c’est-à-dire les fractions paupérisées de cette petite bourgeoisie, qui est encore bien représentée numériquement en Italie. »

 

Son programme relève bien de cette contradiction. Cela va de la baisse du salaire des députés, des énergies renouvelables, à la lutte contre la mafia, un salaire minimum de 1000 euros, la semaine de travail de 20 heures... mais aussi la disparition des syndicats, la préférence nationale pour l’obtention d’un emploi. Il est soutenu par une partie de l’extrême-gauche comme le (n)PCI qui fait un pari sur la déstabilisation de l’État Italien. Grillo est aussi soutenu par des personnes de tendance fascisante.

 

Dans le tract du (n)PCI, nous ne trouvons aucune critique sur les mesures anti-sociales « suppressions des syndicats », « priorité du travail aux italiens », contre « le droit du sol » aux enfants immigrés nés en Italie. Alors que c’est là-dessus que doit se faire la démarcation avec Grillo. La lutte contre le chauvinisme et la xénophobie est une lutte centrale pour les communistes. Sinon, comment construire un parti communiste représentant toute la classe, travailleurs nationaux et travailleurs immigrés ? Il faut « refuser le sectarisme », dit le (n)PCI. D’accord, mais il faut aussi, disons-nous à l’OCML Voie Prolétarienne, que les communistes gardent leur indépendance politique sur tous les sujets et fassent connaître leurs positions, en positif et en négatif.

 

Le (n)PCI met dans le même panier la droite et la gauche bourgeoise qui ont participé à tous les gouvernements et à toutes les attaques contre la classe ouvrière. Ils ont raison. Mais, écrire que « les élus du M5S (de Grillo) sont en capacité d’être moteur de transformation des masses populaires, d’abord des ouvriers, s’ils se placent « eux seuls » comme moteur des masses populaires, s’ils ne se tournent pas vers le palais (présidentiel) mais vers le pays, les masses populaires », c’est leur donner un bien grand rôle. Les candidats ont été sélectionnés grâce à internet sur la base du programme de Beppe Grillo. Jeunes, moyenne d’âge 33 ans, ils viennent surtout de la petite-bourgeoisie, ce sont des diplômés sans emplois, des cadres moyens, des membres des mouvements sociaux. Il ont en commun de ne pas avoir eu de carrière politique avant. Ils sont sûrement révoltés par les magouilles, mais sûrement pas prêts à « être moteurs » pour diriger la classe ouvrière.

 

L’Italie a connu d’autres opérations « mains propres », des partis « démocratiques » ont été construits contre la corruption. Pourtant ensuite la corruption a continué, Berlusconi a été élu. En quoi le non-parti de Grillo est différent ? Qu’apportera-t-il au mouvement ouvrier ? En quoi cela facilitera le travail des communistes ? les questions que nous nous posons.
Un parti dirige et impulse le rôle dirigeant de la classe ouvrière. Ce n’est pas le problème des partisans de Grillo.

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