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Ouvriers-Ouvrières, même patron, même combat ?

Pour le Parti N°31 - Novembre 1980

A l’occasion d’une rencontre entre plusieurs camarades de la Voie Prolétarienne, nous avons débattu de la question de la femme ouvrière, de sa place dans la société capitaliste, de son oppression spécifique et de sa lutte qui s’inscrit dans la lutte de toute la classe ouvrière. Débat large et positif que nous ne retraçons pas ici dans son ensemble. Mais il nous semble fondamental de s’en saisir pour approfondir cette question laissée trop souvent au seul mouvement féministe.

Communistes, hommes et femmes, nous avons à cœur l’unité et le renforcement de la classe ouvrière. Cette unité et ce renforcement politique et idéologique nécessite que nous prenions sérieusement cette question en main pour définir nos tâches particulières vis-à-vis des ouvrières.

Si nous avons gardé ici le « style débat » c’est que cette forme d’article nous semble mieux refléter les positions contradictoires. Du fait même de l’importance de ces contradictions il n’est pas possible de trancher actuellement sur tous les aspects du problème. Et il nous semble prioritaire d’approfondir la manière de poser en tenues justes le débat.

En particulier ce qui a suscité le débat dans notre organisation a été un certain nombre de critiques aux articles précédents : pour certains camarades la tendance à privilégier les aspects idéologiques pour expliquer la réalité du statut de la femme et de ses comportements, était erronée car elle sous-estime les facteurs économiques. Aussi retrouve-t-on cet enjeu dans le débat.

Débat donc contradictoire car nous sommes encore largement influencés par l’idéologie bourgeoise. On ne peut non plus se contenter de déclarer en général que seul le socialisme pourra supprimer l’oppression de la femme et que donc le seul objectif est le développement de la lutte de classes pour la révolution. C’est insuffisant car cela ne rend pas compte de la position spécifique de la femme ouvrière dans l’organisation capitaliste de la société et de la division qui en découle dans les rangs ouvriers.

Aujourd’hui où l’on parle beaucoup du retour des femmes au foyer (voir encart sur l’aménagement du temps de travail) nous abordons le sujet particulier de la femme et du travail, des difficultés que nous rencontrons à organiser les femmes dans les usines où nous travaillons. Le débat avait abordé beaucoup de points, certains insuffisamment approfondis ou restant à des positions contradictoires. Les rédactrices ont essayé à travers les encarts de faire le point et d’y apporter des éléments de réflexion supplémentaires.

D’autres articles reprendront d’autres aspects du débat laissés volontairement de côté dans cet article.

Voici donc retracés certains points de ce débat. Nous pensons revenir dans des prochains numéros sur les points suivants :

  • comment aujourd’hui consolide-t-on l’unité de la classe ouvrière en s’attaquant à la contradiction homme-femme telle qu’elle existe aujourd’hui et ceci sans la nier, à partir d’exemples concrets tels que les violences sexistes, le divorce, la charge des enfants, etc.
  • la maternité
  • les caractéristiques petites bourgeoises du mouvement féministe à travers les revendications avancées : quelles femmes visent-elles, dans quel sens vont-elles ?
  • être femme et militante (à Voie Prolétarienne par exemple) : comment notre organisation est traversée par la lutte de classes et la reflète y compris sur cette question-là. Comment Voie Prolétarienne tient compte de la situation inégale des hommes et des femmes et quels moyens elle se donne pour en limiter les effets ?

Nous demandons à tous les lecteurs, aux camarades d’apporter leur contribution en nous faisant part de leurs réflexions et de leurs expériences.
Brigitte CLEMENT – Colette DENAIN


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