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Le Mali sous contrôle

Partisan N°267 - été 2013

Le 28 juillet a lieu le premier tour des élections présidentielles au Mali. Hollande répète qu’il veut que ce délai soit respecté, et dit que « nous » (la France) « sommes prêts à accompagner l’administration civile malienne à Kidal pour qu’elle organise des élections » et que « quoi qu’il arrive, nous assurerons nous-mêmes... le fait que les Maliens puissent voter partout sous contrôle de l’administration civile ». Ces propos néocolonialistes ont été dénoncés par des partis maliens. La plupart des Maliens qui ont soutenu l’opération Serval, n’étaient pas dupes des motivations de la France. Alors que l’engagement militaire français devait être de brève durée, il a été prolongé par le Parlement français. La France s’ingère, sans s’en cacher, dans les affaires économiques et politiques du pays. Elle s’est employée à marginaliser le colonel Sanogo, peu favorable à l’intervention française, à qui il a été confié la direction d’une commission de réforme de l’armée.

 

Le Mali vit sous le régime de l’Etat d’urgence qui interdit toute manifestation, bien qu’il y en ait, contre lesquelles se déploient des forces de polices importantes. La situation est chaotique, selon un camarade malien joint au téléphone à Bamako. Le nombre des chômeurs augmente. Seul le secteur minier échappe au marasme. Mais 70 000 petits orpailleurs exploitant des concessions dans la région de Kangaba, sur 42 km2, ont été chassés pour faire place à une société minière étrangère (African Gold Group). Des dizaines de milliers de jeunes sont mis au chômage. L’expulsion, le 11 mai dernier par les forces de l’ordre, a été extrêmement violente. La police a saisi les biens matériels et animaux des occupants et détruit une centaine d’activités commerciales qui s’étaient s’installées dans la zone. A cette occasion, selon un journaliste malien, la population, les chefs de villages et des femmes enceintes ont été soumis à des actes de torture violente, à des traitements inhumains, cruels, dégradants et humiliants. »

 

C’est dans cette ambiance « démocratique » que se prépare l’élection. Mais les cartes d’électeurs faites sur des relevés anthropométriques ne sont pas encore disponibles. Il n’est pas sûr qu’elles parviennent en nombre aux électeurs. La campagne ne commencera que le 5 juillet après la levée de l’état de siège. Nombre de Maliens refuseraient d’aller voter tant que la situation dans le nord n’est pas clarifiée. Une majorité, selon notre correspondant.

 

Avec Hollande, la « Françafrique » n’est pas morte ! L’élection passée, il pourra se satisfaire de la victoire de la « démocratie au Mali », même si la participation y est très faible. Le peuple vivra toujours sous le joug des puissances étrangères et de sa bourgeoisie soumise à leurs intérêts et largement corrompue. Au peuple, aux travailleurs maliens de trouver leur voie en s’organisant pour mettre les richesses de leur pays, leur énergie et leur travail au service des intérêts de la majorité !

 

GF

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